Voeux aux forces vives de LAMBERSART (6)

Acte 6 Nous et vous et …

Si j’ai voulu vous décrire nos angoisses et nos espoirs à l’aube d’un changement de la  civilisation sous laquelle vous vivez aujourd’hui, capital pour le devenir de l’Europe et du Monde, c’est parce que j’ai le sentiment que tout va s’accélérer encore en ce début de siècle et que c’est l’homme qui sera au centre de tous les débats du futur.

Au sein d’une Europe vieillissante, qui s’engage dans le XXI^ème siècle la France , après avoir enfin changé de cap économique  et l’Allemagne, si elles acceptent de travailler ensemble, ont, plus que d’autres, les atouts et les moyens d’interrompre la chronique annoncée  du déclin de la civilisation par les oiseaux de mauvais augures. En choisissant clairement le parti de la métamorphose, le parti de la réforme, le parti de l’adaptation, plus que jamais nous aurons besoin d’une volonté politique et d’hommes et de femmes  courageux pour l’incarner.

Ici, à LAMBERSART, après la période toujours agitée des élections, nous aurons besoin de nous rassembler, de même que dans l’agglomération, pour faire face à l’adversité et ne pas laisser à d’autres la maîtrise de notre destin, cela suppose du rassemblement, de la pérennité et de l’opiniâtreté dans les politiques menées.

La liberté n’existe que là où l’intelligence et le courage permettent de mordre sur la fatalité.

Finalement ce soir, que je vous parle de Lambersart ou que je vous parle de la Métropole lilloise, de la  France, ou de l’Europe,  je vous ai parlé de vous,  je vous ai parlé de nous, de notre acte de foi en nous-mêmes. Construire une ville, une agglomération ou un pays en étant fier de ce que l’on peut faire ensemble, fier non seulement de ce que l’on peut gagner, mais surtout de ce que l’on peut faire l’un pour l’autre.

Je vous ai parlé de la force agissante que nous représentons tous ensemble, et qui peut nous permettre de soulever des montagnes si nous choisissons l’union plutôt que la division.

Et je voudrais vous en donner une dernière preuve :

L’année dernière, j’avais émis un vœu personnel pour la libération de Florence CASSEZ, ancienne habitante de Lambersart et lycéenne de Jean-Perrin, arrêtée le 8 décembre 2005 et condamnée à 96 ans de prison à la suite d’une machination judiciaire montée de toute pièces par l’ancien Ministre de l’intérieur, sans qu’elle puisse bénéficier d’un procès équitable.

En 2008, j’avais été convaincu de soutenir cette cause, par son avocat, ici présent Maître BERTON et par 2 journalistes Eric DUSSART, de la VOIX DU NORD et le correspondant mexicain de l’AFP qui honorent leur profession et qui ont refait avec rigueur toute l’enquête, ce qui a grandement contribué à démontrer son innocence.

Au début j’ai senti beaucoup d’incompréhension autour de moi, dans ce combat mené au nom des droits de l’homme, sur le thème «il n’y a pas de fumée sans feu» ou «mais enfin le Mexique est une démocratie».

Non, à l’époque, le Mexique n’était pas une vraie démocratie et les 2 Présidents SARKOZY et HOLLANDE, ont dû attendre l’arrivée d’un nouveau Président mexicain pour que la cour suprême devienne enfin indépendante et que l’affaire CASSEZ puisse être rejugée.

Au début nous n’étions pas nombreux à soutenir Florence et ses parents, nous n’étions que quelques parlementaires avec Bernard GERARD et Thierry LAZZARO, à manifester devant l’ambassade du Mexique, nous avons organisé la première exposition de ses œuvres, ici à Lambersart, en présence d’élus régionaux de toutes tendances et le mouvement d’opinion a pris.

Le destin de Florence n’était pas joué d’avance, il a fallu le réinventer et l’infléchir pour arriver à cette issue heureuse.

L’année dernière, j’avais donc formulé un vœu pour sa libération qui avait été exaucé, à la fin du mois.

En l’accueillant  sur le tarmac de l’aéroport, avec ses amis et sa famille, je me suis aperçu qu’elle savait très bien tout ce que nous avions fait ici à Lambersart et ailleurs en France pour la sortir de cette nasse qui allait se refermer inéluctablement sur elle et elle m’avait promis de venir vous remercier.

Après sa libération très médiatisée, elle s’est faite discrète, elle a refait sa vie et Florence s’est mariée à Annecy où elle réside désormais mais elle n’a pas oublié  sa promesse.

Non seulement, mon vœu s’est exaucé, mais grâce à Franck BERTON, à Eric DUSSART, à ses parents et à ses amis, qui l’ont soutenue en particulier à Lambersart, elle est restée le capitaine de son âme et le maître de son destin.

Je suis heureux de l’accueillir à cette tribune.

BONNE ANNEE 2014